À trois ans, je me souviens avoir volé avec mon grand-père de Toronto à Londres. Nous avons visité le poste de pilotage et le pilote m’a donné un livre pour enfant intitulé Dilbert at Heathrow. Dilbert était une version bande dessinée d’un Boeing 747. J’ai été immédiatement accroché, je demandais à ma mère de me lire Dilbert tous les soirs. J’ai toujours ce livre aujourd’hui.

J’ai trouvé un programme de formation en aviation dans une école secondaire locale et par la suite, je me suis inscrit au nouveau programme Commercial Aviation Management de l’Université Western Ontario. J’avais un programme d’études complet auquel il fallait encore ajouter 30 heures par semaine d’instruction en vol. C’était exigeant, mais être dans un avion me procurait le plus grand des plaisirs.

Lorsque j’ai obtenu mon diplôme en 2004, il était extrêmement difficile de trouver un emploi de pilote. L’industrie était en grande difficulté après les événements du 11 septembre 2001. Même les pilotes expérimentés peinaient à trouver un emploi. J’ai donc travaillé au Service à la clientèle d’un transporteur et j’ai utilisé mes droits de déplacements pour parcourir le Canada afin d’essayer de trouver un petit transporteur disposé à me donner un emploi de pilote. J’ai ensuite accepté un poste de débutant sur le tarmac pour Perimeter Aviation à Thompson au Manitoba.

Dépenser 100 000 $ pour compléter une formation menant à charger des bagages au salaire minimum peut sembler ridicule. Mais dans l’industrie du transport aérien, c’est ainsi que les choses se passent.

À l’occasion, un pilote quittait pour aller travailler chez un transporteur plus important. Les gens qui travaillaient sur la piste étaient alors appelés pour combler les postes vacants. Après deux années à charger des bagages, mon numéro est sorti et j’ai pu entreprendre ma carrière de pilote.

J’ai passé à peine un an comme Premier officier avant d’être promu Commandant. Je suis passé de Perimeter à Porter Airlines et j’ai finalement obtenu l’emploi de mes rêves à Air Canada en 2011.

La vie d’un pilote est faite de changements et de surprises. J’aime bien avoir un horaire imprévisible. J’ai grandi à Mississauga, Ontario, mais mes parents sont nés en Inde. Ma mère a été élevée en Angleterre et mon père a passé sa vingtaine à travailler en Grèce et à Chypre. Aujourd’hui, notre famille étendue est dispersée à travers le monde entier et je suis en mesure de visiter des parents et amis au cours de mes escales dans de nombreuses villes. Je manque souvent des événements familiaux, mais je savais en quoi consisterait mon travail et je suis chanceux de pouvoir compter sur une famille compréhensive.

Les défis de ce travail n’arrêtent jamais. Nous subissons une évaluation sur simulateur tous les 6 à 8 mois, évaluation qui exige une grande préparation, une bonne dose d’étude et des efforts considérables pendant nos temps libre.

Au cours des 15 années passées dans l’industrie, il y a eu beaucoup de changements, particulièrement en matière de sécurité. Autrefois, les pilotes avaient des relations directes avec les passagers. Aujourd’hui, nous sommes derrière les portes blindées et verrouillées du poste de pilotage. Chaque fois que j’en ai l’occasion, j’invite des enfants à visiter le poste de pilotage avant ou après un vol. J’espère que pour certains, ce sera une inspiration pour devenir pilote, comme je l’ai fait – c’est une carrière exigeante, mais très enrichissante.

« Les défis de ce travail n’arrêtent jamais. Nous subissons une évaluation sur simulateur tous les 6 à 8 mois, évaluation qui exige une grande préparation, une bonne dose d’étude et des efforts considérables pendant notre temps libre. »